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Sir Lawrence Alma-Tamerda, L’habitude préférée (1909)

 « tohu bohu tout bout : tôles, tuiles, bahuts… »

(In, LANGAGE TANGAGE OU CE QUE LES MOTS ME DISENT de Michel LEIRIS, p.59, Gallimard, 1985)

 

Le théâtre de Rémi DE VOS réclame une simplicité de l’espace dans l’invention d’une machine à jouer efficace, immédiate.

 

Il s’agira donc d’un espace intime et proche. La pièce nous parle de cet endroit quotidien, lieu de passage et d’attente, où l’arrivée des deux femmes ne nous permettra jamais d’assister à la prise de fonction de leur travail. D’autre part, la proximité rendra d’autant plus à entendre l’explosion des répliques qui fusent dans leur mécanique implacable sans vérisme.

 

Un lieu assez clinique répondant à ce fantasme de l’imagerie du futur (la pièce est censée se passer en 2050…) aux trois murs clos recouverts de bâches plastiques opaques (comme pour des travaux de réfection en cours…) avec pour seul mobilier un vestiaire métallique grisâtre à trois casiers pour leurs trois occupants ; peuplé par la musique entêtantes de ruissellements d’eau sans origines définies, et ne comportant qu’un seul accès latéral pouvant figurer aussi bien un couloir aseptisé et interminable vers une morgue, comme à ces réserves frigorifiques des stocks sous terrains d’un supermarché…

 

L’ailleurs où s’aventurer en aveugle, ce dédale de couloirs invisibles dont on ne perçoit que les sons quotidiens lointains musicalisés et dé rythmés, pèsent sur la réalité du quotidien apparent de ce huis clos en sous-sol dont la petite musique chahutée  en transforme les leitmotiv par collisions successives.

 

Il faudra aussi inventer une mode vestimentaire : celle de 2050. Autant la figure de Justin, serveur méthodique, laisse à penser à une image en noir et blanc immuable, autant les femmes dans leurs débordements amènent les couleurs tranchées de celles qui veulent en découdre avec les affres du temps qui passe, outrepassant aussi les codes des modèles du prêt à porter de « leur âge ».

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